La vie rêvée d'un ange ou La stratégie d'un tailleur de pierre
EAN13
9782365001342
ISBN
978-2-36500-134-2
Éditeur
THEOLIB
Date de publication
Collection
Liber***
Nombre de pages
317
Dimensions
23 x 16 x 2,3 cm
Poids
489 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La vie rêvée d'un ange ou La stratégie d'un tailleur de pierre

De

Theolib

Liber***

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Parmi les œuvres de Henri Gaudier-Bzreska, Jomy Cuadrado a choisi il y a peu : “Figure assise” comme thème d'une série hommage qu'il exposa magnifiquement près de Carcassone. Si, à plusieurs reprises, j'avais évoqué l'artiste avec lui, c'est à cette occasion que j'ai mesuré toute la puissance de ce sculpteur fulgurant. À la vérité, la passion de Jomy pour Gaudier-Brzeska ne se limite pas au seul point de vue esthétique ; n'est-il pas lui aussi, à la fois tailleur de pierre et nourri d'anarchie au sein maternel. On ne s'étonnera donc pas que le livre qu'il nous offre ait, en même temps, le travail de la pierre et la fraternité pour épine dorsale. Gaudier sculpta frénétiquement pendant quatre ans, et sa mort dans le charnier de la première guerre mondiale nous laisse étrangement désemparés. On comprend que Jomy ait souhaité prolonger l'existence de son héros et lui donner encore un peu de temps pour dire sa vérité. À la vision tourmentée de la vie de Gaudier et de sa compagne Sophie Brzeska que proposa, en 1972, Savage Messiah, le film de Ken Russel, il donne ici l'image d'un couple apaisé, préférant se concentrer sur les relations entre Gaudier et son mentor, ce qui nous vaut un dialogue lumineux entre l'artisan et l'artiste. La solidité de l'un apaisant les doutes de l'autre et le talent du second donnant au premier un sens à sa vie. Jomy prolonge l'une des contradictions de la vie de Gaudier : anarchiste qui choisit, malgré tout, de s'engager avec obstination dans la guerre, en le présentant face au dilemme permanent de l'artiste, pris entre sa soif d'indépendance et le souhait de voir son œuvre reconnue. Comme dans sa vraie vie, Gaudier finit par céder et choisir la reconnaissance. La familiarité de l'auteur avec le travail de la pierre, de la carrière jusqu'au ciseau du sculpteur, donne au récit sa force et sa véracité. À l'aise pour saisir le geste et l'intention des hommes à l'œuvre, l'authenticité du monde dans lequel ses personnages se meuvent donne tout
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