Gouniche

Toujours déjanté, foldingue et ultra-graphique avec ses couleurs piles électriques, c’est un bel album sur l’imaginaire, sur ces monstres rigolos un peu bêtas tant adorés par les enfants. Car Gouniche ressemble à une patate, à un citron et à une baleine – tout à la fois – avec, nous dit-on, un fort capital sympathie. Bien sûr on ne peut qu’être conquis et rêver d’en connaître un !

On découvre donc – enfant(s) sur les genoux – que Gouniche se trouve gros, a seulement trois culottes, aime répondre au téléphone, faire du vélo, ne peut pas passer sous une porte, aime faire n’importe quoi, a un caillou, un mou, un poisson, un chien et une fleur pour amis… Mais surtout Gouniche aime regarder son émission préférée – la vie pas facile de caca (je vous laisse la surprise de découvrir l’épisode 51 – humour noir garanti) – avec ses voisins et voisines les saucisses. On imagine la lecture avec un ou des enfant(s) interrompue de rires, de suggestions sur ce que Gouniche pourrait faire de plus. Une lecture pas forcément linéaire car il s’agit de ces livres que l’on peut presque ouvrir au hasard pour se régaler d’absolument toutes les pages.

Pour ceux qui découvrent Delphine Durand, tout est expliqué depuis la genèse de Gouniche ; pour les autres, c’est un nouvel album bien barré, truffé de clins d’œil aux lectures précédentes. On retrouve dans les premières pages le même fonctionnement que celui des "Mous" avec une table des matières qui rappelle – avec dérision – celles des ouvrages scientifiques et une présentation du « suspect » : vue de profil, de face, compléments d’informations… Comme plusieurs ouvrages d’une même collection qu’on finira par aligner les uns à côté des autres dans sa bibliothèque. Parce qu’on a quelques indices pour penser que la collection ne vas pas s’arrêter là…